Béranger Hainaut
Editions Aedam Musicae (2017)
Qu’est-ce que le Black Metal ? Vaste question à laquelle s’attaque ici l’auteur de cet ouvrage. Après tout, que l’on soit extérieur à cette musique ou dedans depuis des années, elle revient finalement souvent sur le devant de la table et la réponse n’est jamais aussi claire qu’il n’y parait au premier abord. Pour certains groupes, c’est évident, pour d’autres, beaucoup moins, et c’est là que cela devient intéressant. Chacun voyant midi à sa porte, nous pensons tous être un peu plus dans le vrai que le voisin, et les discussions finissent souvent dans un relativisme un peu facile du type « chacun sa vision », conclusion évidemment frustrante pour un universitaire et musicologue comme Bérenger Hainaut.
Présentation de l’ouvrage
Il a donc pris le problème à bras le corps, en écrivant ce qui est sans doute le premier véritable ouvrage « technique » sur le Black Metal. Il commence par faire, comme tout bon universitaire qui se respecte, un état de l’art conséquent sur la question, puis il invoque, pour appuyer sa thèse, un certain nombre de références épistémologiques, notamment dans le domaine de la psychologie, pour traiter de cet éternel problème de la « classification », propre à beaucoup de disciplines. Il montre bien qu’il n’existe pas de critère absolu, et privilégie la notion de typicité pour classifier le Black Metal. Une fois les groupes « types » identifiés dans un premier temps, l’auteur les analyses en profondeur dans les chapitres suivants, par une approche musicologique du problème (sa formation initiale). Il montre concrètement les différences sonores (accords, hauteur de son, traitement du son, etc.) entre les sous-genres du Metal, et ce qui fait, en général, la particularité du Black Metal. Il insiste particulièrement sur les écarts entre Black Metal et Death Metal, ce dernier bénéficiant donc d’un contre-corpus important dans cet ouvrage.
Cette approche, à la fois théorique et pratique, très bien référencée, mais aussi personnelle, est une première parmi les ouvrages déjà publiés sur le Black Metal, et je dois dire que le résultat final est à la hauteur de l’enjeu. Bien sûr, il est logique d’avoir une certaine appréhension avant de lire ce livre, les fans de Black n’aiment généralement pas qu’un universitaire se penche sur leur musique, à la manière d’un médecin qui se pencherait sur un malade pour l’ausculter. Si c’est en plus pour s’entendre dire doctement ce « qu’est le Style Black Metal » (rien que ça), alors le lecteur risque de partir avec une certaine méfiance. Pourtant, force est de constater que :
1) Les connaissances de l’auteur en BM — et en musique de manière générale — sont réelles et sérieuses. On voit qu’il est fan de cette musique avant tout. Vous risquez même d’apprendre des choses sur vos classiques.
2) Si la démarche peut en effet paraitre pompeuse par certains aspects, Bérenger Hainaut, en plus d’être précis dans sa méthode, prend bien soin de nuancer régulièrement ses propos. C’est donc un sentiment d’humilité qui ressort de cet effort de catégorisation. A aucun moment l’auteur ne dit « Le Black Metal, c’est comme ça, et c’est tout », bien au contraire.
Il invoque pour cela la théorie dite du « prototype », une méthode issue des sciences cognitives qui permet, pour faire simple, de faire ressortir l’élément le plus représentatif d’un ensemble — ici les groupes de Black Metal — pour en tirer une définition non pas définitive, l’auteur montre bien que c’est impossible, mais la plus « admise » possible, la plus proche de la réalité telle que nous la vivons. Cette méthode a l’avantage de ne pas opposer de manière binaire les choses (ceci est du BM ou ceci n’en est pas), mais permet de cerner, au sein d’un continuum (ici le monde musical), ce qui est « typique » d’un style. Ce n’est peut-être pas aussi rigoureux que peut l’être la classification du vivant en biologie par exemple, mais cela reste très efficace lorsqu’il s’agit de lever le flou sur des éléments de la vie courante.
Ce livre mérite un développement, c’est pourquoi, dans les paragraphes suivants, je rentrerai plus en détails sur certaines sous-parties du livre, et y indiquant ce qui me semble pertinent, et moins pertinent, mais si vous n’avez pas la motivation de lire cette chronique jusqu’au bout, ou que vous souhaitez garder la surprise de la lecture, vous pouvez vous arrêter-là, j’ai déjà dit ce que j’avais à dire d’essentiel sur cet ouvrage, que je recommande évidemment à tout amateur du style, à condition néanmoins de ne pas être trop réfractaire aux écrits universitaires, parfois un peu lourds à lire, et renvoyant souvent une image pompeuse d’eux-mêmes, ce livre n’y échappe pas.
Critique de fond de l’ouvrage
Première chose, il est important de souligner en quoi cet ouvrage se distingue des autres, en saluant la singularité de la démarche. En effet, lorsqu’on on parle d’ouvrage universitaire sur le Black Metal, on pense rapidement (en France du moins) aux travaux de Nicolas Walzer, en particulier sa fameuse Anthropologie du Metal Extrême, qui se voulait technique, mais avant tout sociologique. Dans ses divers travaux, Walzer souhaite surtout répondre à la question « Qui écoute du Metal extrême, et pourquoi ? », sans se poser la question de ce qu’est fondamentalement le Metal extrême, ni savoir ce qui le distinguerait musicalement du reste. Il n’est pas le seul, cette approche sociologique du problème est abondante dans ce qu’on appelle maintenant les metal studies, Bérenger Hainaut le montre bien dans son état de l’art : avant lui, que ce soit en France ou à l’étranger, l’approche musicologique du Black Metal est soit mise de côté, soit abordée très rapidement. L’auteur est donc le premier à véritablement questionner le « matériau musical » comme il dit, sous tous ses aspects, et c’est là tout l’intérêt du livre : son analyse méticuleuse, très technique, quasi-chirurgicale de la musique pratiquée.
Autre point fort, ses sources ! L’auteur n’est pas le seul à s’être posé la question, il le sait bien, et cite régulièrement les ouvrages qui ont précédés son étude afin de guider sa démarche. On sent les réflexes universitaires, ce qui rend la lecture moins digeste qu’un ouvrage classique, mais si comme moi vous appréciez une telle exigence, ça ne devrait pas poser de problème. De plus, malgré sa technicité, croissante avec les chapitres, on peut souligner l’effort de clarté de l’auteur, déjà par la présence d’un glossaire en fin de livre, mais aussi par de petits encartés au fil de la lecture, qui facilitent grandement la compréhension. L’auteur a en outre toujours le soucis de donner des exemples à ses affirmations, et cite un très grand nombre d’artistes, de titres, dans tous les styles (Metal et hors-Metal), souvent de manière précise (à la seconde près), ce qui montre une grande application, un soucis du détail, et un effort important d’approfondissement. Peu de livre (aucun ?), peuvent se targuer d’un tel effort de précision sur la musique.
J’ai néanmoins quelques reproches à faire. Le premier concerne la quatrième de couverture (la première chose que les gens liront), qui entretient la confusion sur une chose pourtant essentielle. Parlant du BM, on peut lire que c’est un style « né dans la Scandinavie des années 90 […]». Or, s’il y a une confusion à éviter, c’est bien celle-là ! Dans le livre lui-même, l’auteur ne tombe heureusement pas dans le piège, et remonte suffisamment loin dans les références (Slayer, Venom, Mercyful Fate, etc.), mais la quatrième de couverture verse dans cette tendance trop répandue (et fausse) d’une naissance Scandinave du Black Metal dans les années 90, alors qu’il s’agit bien sûr de la seconde vague. Pour rappel, la première vague, le véritable début du genre, date de la moitié des années 80, et comporte plusieurs foyers comme la Suisse (Hellhammer, Samael), le Brésil (Vulcano, Sarcofago) ou la Suède (Bathory). Cette simplification est malheureusement courante, et si, je le redis, Bérenger Hainaut ne tombe pas dans ce piège dans la première partie de son livre, il est dommage de constater que la quatrième de couverture le fait. Les puristes pourront donc se rassurer : non seulement l’auteur respecte les racines historiques du Black Metal, mais les expose d’une très bonne manière, en montrant le développement important du satanisme dans les autres style de musique, et les diverses hybridations entre les sous-genres du Metal Extrême.
Il est en outre regrettable, malgré ce soucis du détail, de tomber sur le schéma simplificateur de la page 28 (voir ci-dessous), qui entretien une fois de plus la confusion. En effet, non seulement le Metal extrême n’est plus réduit qu’au Death et au Black Metal (pourquoi ?), mais toutes les flèches d’influences se dirigent in fine vers le Black Metal, comme si le genre était une forme d’aboutissement ultime, alors que les sous-genres se sont clairement auto-influencés au cours de l’histoire, le Death comme le Thrash doivent beaucoup à la première vague du BM et à son évolution, comme montré précédemment.
L’auteur a raison d’insister sur ce que doit le Black Metal au Death Metal, mais l’inverse est aussi vrai, le Death doit aussi au Black des débuts. Certains classiques, comme Morbid Angel par exemple, ont été influencés par cette première vague. N’oublions pas qu’une année charnière dans le Death est l’année 1991, date à laquelle la première vague du BM était déjà bien installée. Ce diagramme entretien donc un mythe comme quoi le Black serait le dernier stade d’une « évolution » musicale vers l’extrême, alors qu’il n’en est rien.
Pour bien comprendre cela, j’aimerai faire un parallèle avec l’évolution des espèces. Lorsqu’une espèce se forme dans la nature, non seulement ça ne se fait pas instantanément, mais en plus, une fois celle-ci créée, elle ne cesse pas d’évoluer. Ainsi, pour prendre un exemple courant, les crocodiles actuels n’ont rien à voir avec leurs ancêtres d’il y a plusieurs milliers d’années, même s’ils sont de la même espèce. Mon point est donc le suivant : à la manière dont les espèces se forment et évoluent dans la nature, je serai d’avis d’adopter une vision disons buissonnante (comprendre, avec des liens partout), des styles de Metal extrême, où chaque style continue d’influencer l’autre, même après sa cristallisation. Si on devait reprendre la figure du dessus, ce serait comme si les cercles grisés n’étaient pas fixe, mais se déplaçaient légèrement sous l’influence des autres cercles à proximité.
Autre point faible à mon sens, la contextualisation de l’étude. Les sources utilisées pour choisir les groupes « typiques » du Black Metal (listés en Annexe), et ainsi déterminer le degré de visibilité de chacun, est très réduit. L’auteur base en effet toute son étude sur trois magazines papier, cinq sites internet, et sept ouvrages de référence sur le sujet pour trier les groupes en question. Je me trompe peut-être, mais c’est un échantillon un peu faible de mon point de vue. N’aurait-il pas été pertinent, comme la théorie du prototype contient une composante psychologique, de réaliser un sondage auprès des premiers concernés (les fans), sur internet ou à la sortie d’une salle de concert par exemple, pour établir encore plus précisément la liste des groupes typiques de BM ?
Certes, l’échantillon suffit à sélectionner les classiques (Darkthrone, Bathory, Burzum, Gorgoroth, Mayhem, etc.) mais révèle des manquement grossiers. J’ai par exemple du mal à croire qu’Hellhammer et Celtic Frost puissent être mis de côté aussi facilement. La raison invoquée par l’auteur est que ces groupes « sont cités par un nombre important de sources » mais « comme l’essentiel de leur production se situe avant la cristallisation du Black Metal », cette étiquette n’est pas assez consensuelle !? Justement, le but de l’étude étant de définir le style, donc son origine, avant sa cristallisation, il est nécessaire de prendre en compte ces groupes. A l’époque du premier Bathory, le style n’était pas encore « cristallisé » à proprement parler, pourtant cet album est utilisé dans l’étude, cette exclusion préalable n’a donc aucun sens. Ainsi, deux piliers de la première vague, ayant servi autant qu’un Sarcofago ou qu’un Bathory – abondamment cité je l’ai dis – à définir le style qui nous intéresse, sont mis de côté pour une raison qui m’échappe encore.
Venons-en à la définition du Black Metal donnée par le livre. L’auteur insiste bien sur le fait que le prototype mis en place rassemble des données « pertinentes, mais non nécessaires ». Prise de manière individuelle, chacune est bien sûr critiquable, voire sans valeur, mais « ce sont toujours leurs combinaisons qui prennent sens et permettent de définir une sorte de gradient d’appartenance au black metal » (p. 258). Et puisqu’une figure vaut mieux qu’un long discours, je préfère vous mettre cette figure de la page 61 qui résume bien le problème :
La suite du livre s’intéresse donc à définir les spécificités de ce cercle central, par une analyse musicologique méticuleuse. Utilisant les groupes « types » de Black Metal sélectionnés en amont, tout y passe : la rythmique, le son des guitares, les voix, la texture des enregistrements ainsi que sur la structure harmonique. A chaque fois, l’auteur prend soin d’illustrer son propos par un ou plusieurs exemples, et de comparer une référence Black Metal avec une référence Death Metal, pour mieux saisir la nuance entre ces deux sous-genres. Sur la batterie, l’auteur relève surtout que « si les motifs typiques du Black Metal sont souvent partagés par le Death Metal, ils ne sont pourtant pas employés de la même façon » (p 108). Si l’analyse des sonagrammes révèle quelques évidences sur la gestion des guitares, comme des sons plus hauts en fréquences (« Le spectre Black Metal est singulièrement riche en aigus » (p 131).) ou une certaine homogénéité spectrale, ils restent très intéressants à observer, car la différence entre le BM et le DM saute littéralement aux yeux ! C’est donc une très bonne idée de mettre ce genre de graphique, d’autant qu’ils ne sont pas si compliqués à comprendre pour un néophyte.
Petite interrogation au passage, même si les exemples sont nombreux et parfaitement détaillés, on peut toujours se demander si prendre quelques titres parmi des milliers existants n’est pas tombé dans une forme de biais de confirmation. C’est le soucis de la précision : plus on est précis, moins on peut en dégager une généralité. Bien que les titres présentés soient des classiques, quid des autres titres en réalité ? Des autres passages ? On peut voir ça comme une limite. Le mieux reste encore de faire confiance, en supposant que par soucis de clarté (il serait évidemment indigeste de traiter tous les titres de tous les classiques existants), seuls quelques titres et artistes représentatifs sont présentés. On tourne donc souvent avec Darkthrone, Bathory, Immortal, Marduk, Burzum, Satyricon, Gorgoroth, Mayhem, ainsi qu’un contre-corpus Death Metal tout aussi fourni en classiques (Annexe 4).
Au sujet de la voix, la différence est également nette. Même si des similitudes existent, Hainaut montre bien que le BM se distingue du DM par sa hauteur sonore, caractérisé par des ambitus (l’étendue des notes extrêmes) plus hauts en fréquence (p. 180), mais aussi par son timbre vocal, avec des sons souvent plus « sec » (comme il l’illustre page 189) ainsi qu’une quantité de « bruit » plus importante. En opposition, l’auteur précise bien que côté Death Metal « […] pour l’essentiel, ce style conserve des timbres nettement plus voisés (liés à la vibration des cordes vocales) que ceux du Black Metal » (p. 191). Quant à la texture, le problème se résume ainsi : « Au-delà d’un minimalisme apparent, le black metal produit en effet une diversité de « murs du son » soigneusement contrôlés et subtilement dosés » (p. 165). L’auteur prend d’ailleurs soin de rappeler que ce bourdonnement caractéristique n’est souvent qu’un artifice, et non une nécessité due au manque de moyen technique.
Ce point permet de faire un lien avec ce qu’Hainaut appelle justement « l’esthétique Black Metal », regroupant toutes les motivations qui poussent les groupes de BM à sonner de la sorte. Tout au long de l’ouvrage, l’auteur insiste sur le concept de « stase », propre au BM. En effet, là où le DM privilégie la netteté et la rigueur, le BM préfère volontairement jouer sur l’imprécision, et la faible maîtrise technique de son art. Le Black Metal se caractérise d’ailleurs par une rupture dans l’évolution musicale alentour. L’auteur le relevait lui-même assez tôt, au sujet des hauteurs de son : « Pourquoi les musiciens de Black Metal ont-ils, sur ce point encore, rompu la progression amorcée par leurs prédécesseurs ? » (p. 133). L’explication se trouve en définitive dans cette volonté de dénaturation des sons (le passage du voisé au bruité et la dissimulation des voix par exemple), dans la recherche de la saturation (du niveau sonore autant que du temps musical, ou stase rythmique), motivée en réalité par une recherche d’authenticité, « dernière notion-clé » pour Bérenger Hainaut, qu’il est utile de définir.
En effet, l’auteur revient régulièrement sur l’héritage Punk du BM, ce qui me semble essentiel. La partie sur la technique vocale n’y échappe pas, à juste titre, le lien est assez clair. Mais ce lien n’est pas uniquement technique, ou esthétique, il est plus fondamentalement idéologique. C’est ce que l’auteur désigne par le terme d’authenticité, c’est-à-dire un rejet de la technique et du professionnalisme associé. Cette attitude « fuck off », très présente au sein de la scène BM (au hasard, la scène finlandaise, ou les emblématiques Darkthrone) se résume assez bien par cette magnifique citation de Brizard, pour qui la différence vocale entre les styles Black et Death : « ne se donnent pas spontanément comme l’expression d’une beauté esthétique, et sont plutôt perçues et utilisées pour exprimer un objet, ou un sentiment, sombre, désagréable et empreint d’une radicalité dérangeante. […] elles sont empruntées dans l’idée de faire usage d’une esthétique sonore sans concession, aux codes peu répandus, ou en contradiction avec les lieux communs, qui réclame un réel investissement de la part du néophyte » (p. 192). A mon sens, une bonne part de la différence entre le DM et le BM est là. Qui n’a jamais eu cette première impression d’incompréhension face à un album de BM, avant de réaliser tout le génie qui se cache derrière cette barrière sonore ? Ce caractère « initiatique », propre à beaucoup de style certes, mais particulièrement au BM, est ce qui fait souvent le sel de certains classiques.
C’est ce qui explique à mon sens, par exemple, le virage d’un groupe comme Behemoth, du Black pur et dur au Death. Certains diront, non sans ironie, que ce virage s’explique parce qu’ils ont progressivement appris à jouer de leurs instruments (ce qui n’est certainement pas faux), mais cela s’explique aussi, à mon avis, par un changement d’attitude vis-à-vis de leur musique. Changement qui n’a pas nécessaire lieu, comme l’illustre a contrario un groupe emblématique comme Satanic Warmaster.
Je n’ai pas encore parlé du dernier chapitre, sur le Matériau Harmonique, mais je dois avouer que c’est celui qui m’a posé le plus de difficultés, en raison de sa technicité. Malgré les explications et les encarts, c’est le chapitre le plus lourd à lire. Un spécialiste y trouvera certainement un intérêt, mais un fan lambda comme moi se contentera de la conclusion, qui n’est d’ailleurs pas très facile à caser dans une discussion : « Savez-vous que les éléments harmoniques constitutifs du BM sont, par ordre décroissant, les enchaînements hémitoniques mineurs, les médiantiques mineurs et les tritoniques mineurs ?» J’avoue être dépassé par tout ça, et je pense qu’une partie des lecteurs le sera également.
Toujours est-il que les trais caractéristiques du BM sont résumés dans le tableau suivant :
Conclusion
Pour terminer, il convient d’abord de rappeler que cette définition permet d’établir, non une frontière nette entre ce qui relèverait du Black Metal, et ce qui n’en relèverait pas, mais plutôt d’établir un « gradient d’appartenance » au style, qui est certainement la meilleur manière de répondre au difficile problème de la classification de cette musique. A mon sens, le pari est réussi, malgré quelques lourdeurs passagères, et quelques raffinements possibles, que l’auteur souligne d’ailleurs dans sa conclusion. Il est intéressant de noter qu’au-delà du « comment », le « pourquoi » est abordé, à travers un début d’explication sur les motivations esthétiques des musiciens de Black Metal, via la recherche d’authenticité notamment. Ce point est sensible, sujet à discussion comme le dit l’auteur, et mériterait une étude tout aussi approfondie, mais il est clair que la question des motivations doit être posée. Qui est prêt à prendre la suite ?